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Quand l'anglais et le français se taquinent : petite histoire des échanges linguistiques croisés

  • claireobob
  • 1 juil.
  • 3 min de lecture

Saviez-vous que "French kiss", "French fries" et "tennis" cachent des histoires surprenantes qui révèlent les relations tumultueuses entre nos deux langues ?


En tant que formatrice d'anglais, j'observe quotidiennement ces mystères linguistiques qui parsèment nos conversations. Aujourd'hui, je vous propose de découvrir ces expressions qui nous en disent long sur nos échanges culturels.


Le "French bashing" linguistique : quand tout ce qui dérange devient français

Première révélation : la plupart des expressions anglaises contenant "French" n'ont rien à voir avec la France. Et aucune n'est vraiment flatteuse !


Quelques exemples savoureux (ou pas)

Le French kiss : non, ce n'est pas un baiser français offert avec l'élégance parisienne que l'on pourrait imaginer. C'est tout simplement ce que nous appelons familièrement un "roulage de pelle". Romantique, n'est-ce pas ?

Les French fries : ces frites que le monde entier attribue à la France sont en réalité... belges ! Mais alors, pourquoi "French" ? L'explication la plus plausible remonte au verbe anglais "to french" qui signifiait autrefois "couper en morceaux". Une technique culinaire qui n'avait donc rien de spécifiquement français.

Le French leave : partir sans dire au revoir, ce que nous appelons ironiquement "filer à l'anglaise". Chacun rejette la responsabilité de cette impolitesse sur son voisin !

La French letter : ne vous attendez pas à une missive parfumée et romantique. Ce terme désigne un préservatif. Chez nous, on parlait de "capote anglaise". Décidément, certaines pudeurs se refilent volontiers d'un pays à l'autre.

"Pardon my French" : cette expression, utilisée avant de prononcer un gros mot, suggère que tout ce qui est vulgaire doit forcément être français. Charmant, vraiment.

Les racines du préjugé

Ces expressions cristallisent des siècles de rivalités entre nos cultures. La langue véhicule des représentations qui dépassent le simple vocabulaire : les Français seraient-ils plus libertins, moins polis ? Ces préjugés se sont fossilisés dans la langue anglaise.

La revanche du français : nos mots à la conquête de l'anglais

Mais attention ! Avant de crier au scandale, penchons-nous sur l'autre face de la médaille. Car beaucoup d'anglicismes qui nous agacent sont en réalité... d'anciens mots français !

Des anglicismes... qui ne le sont pas

Coach, tennis, shopping, spoiler... Ces mots nous agacent parfois, et pourtant :

Tennis : ce sport si "anglais" tire son nom du "tenez !" que criaient les joueurs français au Moyen Âge avant de servir. Le jeu de paume, ancêtre du tennis moderne, était bel et bien français.

Coach : ce mot omniprésent dans le monde professionnel vient de notre "coche", cette diligence qui menait les voyageurs à destination. Comme un bon formateur guide ses apprenants, en somme.

Shopping : dérivé du vieux français "eschoppe" (petite boutique), qui a donné le mot anglais "shop". Nos ancêtres commerçants ont donc exporté leur vocabulaire bien avant l'ère de la mondialisation.

Spoiler : ce terme si moderne pour désigner la révélation d'une intrigue vient de "espoillier", qui signifiait "dépouiller" en ancien français. Spoiler une histoire, c'est effectivement la dépouiller de son suspense.

L'exception française dans le monde du vin

Dans mon domaine de spécialisation, le secteur viticole, le français garde toute sa noblesse. Le mot "sommelier" s'utilise tel quel en anglais, sans traduction. De même pour "terroir", "appellation" ou "dégustation". Preuve que certains domaines d'expertise conservent leur vocabulaire d'origine, reconnaissant ainsi l'antériorité et l'excellence françaises.

La leçon : nos langues se nourrissent mutuellement

Cette exploration nous enseigne une belle leçon d'humilité. Nos langues s'enrichissent mutuellement depuis des siècles. Plutôt que de voir chaque anglicisme comme une menace, reconnaissons-y parfois des "francismes revenus de voyage".

En tant que formatrice, j'ai constaté que comprendre ces subtilités permet de développer une véritable aisance linguistique. Connaître l'origine d'une expression, c'est saisir ses sous-entendus et mieux communiquer.

Car au-delà des mots, ce sont des siècles d'histoire et de représentations qui s'expriment. Apprivoiser une langue, c'est apprivoiser la culture qui la porte.


Cet article vous a plu ? Partagez vos découvertes linguistiques en commentaires ! Et si vous souhaitez approfondir votre anglais professionnel, je serais ravie d'échanger sur vos projets de formation.


Si vous souhaitez vous former an Anglais avec Succeed in English by Maud, contactez-moi !


 

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